RESUME EXECUTIF
Cette étude porte sur la contamination par les POPs sur un total de six sites : le plus grand parc mondial de rebut de déchets électroniques d’Agbogbloshie (Ghana) ; des incinérateurs de déchets médicaux à Accra ((Ghana), Kumasi (Ghana) et Yaoundé (Cameroun) ; et deux sites de décharge de déchets avec brûlage à ciel ouvert à Yaoundé (Cameroun). L’étude a mesuré les POPs dans les œufs parce que les poules en élevage libre sont des « échantillonneurs actifs » des matériaux contenus dans la terre. Les œufs représentent aussi une voie importante d’exposition humaine par le biais de la consommation. A notre connaissance, c’est la première étude à avoir mesuré les polluants organiques persistants dans les œufs de poules en élevage libre, des poules se nourrissant dans le grand parc mondial de rebut de déchets électroniques d’Agbogbloshie (Ghana), ainsi qu’à Yaoundé.
Les principales conclusions de cette étude sont :
- Des taux élevés de POPs ont été trouvés dans tous les six sites
L’échantillonnage a relevé des taux très élevés de dioxines chlorées, de dioxines bromées, de PCBs, de PBDE et PCCC dans les œufs des poules qui se sont nourries sur la surface du parc de rebut de déchets électroniques d’Agbogbloshie (Ghana), des sites de décharges avec brulage à l’air libre des déchets et des incinérateurs de déchets médicaux.
- Certains des taux élevés de POPs jamais mesuré dans les œufs ont été trouvés dans des échantillons prélevés au parc de rebut de déchets électroniques d’Agbogbloshie (Ghana)
Les œufs échantillonnés au niveau du parc à ferraille d’Agbogbloshie au Ghana contenaient le taux le plus élevé de dioxines bromées jamais mesuré dans les œufs et l’une des plus hautes teneurs jamais mesurée du HBCD, un produits chimique ignifugeant. Ces œufs contenaient également deuxième plus haute teneur de dioxines chlorées jamais mesurée dans les œufs de volailles. Un adulte mangeant un œuf d’une poule issue de la ferme de la zone d’Agbogbloshie dépasserait de 220-fois la dose journalière admissible (DJA) établie par l’autorité Européenne de la sécurité des aliments (EFSA) pour les dioxines chlorées. L’indicateur de PCBs dans ces œufs était quatre fois plus elévé que la norme de l’UE et les PCBs de type dioxine étaient 171-fois plus élevé que la norme. Ces œufs contenaient également des taux très élevés de PCCC et de PBDE et des concentrations relativement élevées d’autres POPs tels que le PeCB et HCB.
- Les œufs prélevés près des incinérateurs de déchets médicaux avaient des teneurs en dioxines qui dépassaient des normes de dioxines de l’UE
Les œufs près de l’incinérateur de déchets médicaux à Accra (Ghana) ont des teneurs qui étaient de 13 fois supérieures à la limite de dioxine de l’UE et les œufs prélevés près de l’installation à Yaoundé ont dépassé la limite de plus de deux fois. Les teneurs en PCBs n’ont pas excédé des limites, mais des taux importants ont également été trouvés. Des taux élevés d’HBCD se retrouvent également dans les œufs prélevés à proximité de l’incinérateur de déchets médicaux de Yaoundé et de l’un des deux dépotoirs à ordures.
- Les dispositions des conventions de Bâle de Stockholm doivent être renforcées
Les limites proposées pour les déchets dangereux dans la convention de Stockholm devraient empêcher l’exportation des déchets contenant des POPs, y compris les déchets électronique, mais elles sont actuellement trop faibles pour être efficace. Présentement, les limites existantes et celles proposées pour les POPs trouvés dans les déchets électroniques et générés par leur <<recyclage>> en Afrique et autres régions en développement sont beaucoup trop faibles et permettent au commerce de se perpétuer. Cela inclut les limites pour les dioxines /furannes chlorées, les ignifugeants tels que les PBDE et le HBCD, et les paraffines chlorées à chaine courte. Ces limites plus strictes (définies comme faible teneur de POPs dans la convention de Stockholm) devraient être de 50mg/kg pour les PBDE, 100mg/kg pour le HBCD et la PCCC ; et 1ug TEQ/kg de PCDD/PCDF au maximum. La convention de Stockholm pourrait être renforcée en procédant à l’inscription des dioxines bromées.
Les directives provisoires actuelles sur les déchets électroniques (DEE) de la convention de Bâle contiennent une faille qui permet l’exportation de déchets électroniques sous le couvert de << exportation pour réparation >>. Cette faille promue par l’industrie rend les directives contradictoires à la convention parce que des produits électroniques en fin de vie sont des déchets dangereux. Cette faille devrait être comblée afin de préserver l’intégrité du traité.
- Une plus grande attention est requise pour mettre pleinement en œuvre la gestion durable des déchets hospitaliers
LA REDACTION
Jindrich Petrlik-Sam Adu-Kumi- Jonathan Hogarh-
Eric Akortia-Gilbert Kuepouo-Peter Behnisch
-Lee Bell- Joseph Digangi
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