C’est la principale résolution des travaux de la deuxième session ordinaire du Comité inter-Etats des pesticides de l’Afrique centrale (Cpac) tenus à Yaoundé les 08 et 09 mai derniers. Le constat fait par les experts venus des six pays de la Cemac est clair. Sur les 1325 produits agrochimiques qui circulent sur le marché de la sous-région, une bonne quantité ne respecte pas les critères requis. L’occasion était donc
idoine les 08 et 09 mai 2017 d’en débattre et d’en prendre des décisions.
La plus importante est l’accord de validation de sept dossiers, le rejet de trois et la mise en étude de deux. « Nous pouvons justifier la tenue de cette session par la volonté de choisir des produits qui marchent et ceux qui ne le font pas. Aux sorties de ces travaux nous retenons que seuls les produits homologués doivent circuler en Afrique centrale surtout en zone Cemac. Cette décision est salutaire pour nos populations et les producteurs en particulier », soutient Ngartoloum Njero, président des travaux et directeur adjoint de la protection des végétaux au ministère de la Production de l’irrigation et des Equipements agricoles au Tchad.
Motifs
« Ces produits qui ont été rejetés, ne respectent pas les critères sur le plan physique, chimique, biologique, toxicologique, sur le plan de l’étiquetage et l’emballage » relève Vincent Edzang Ondo, directeur de la production et de la protection des végétaux au ministère de l’Agriculture, de l’Elevage chargé de la mise en œuvre du Programme Graine au Gabon. Toutes ces décisions prises durant ces deux jours rentrent dans la volonté d’atteindre l’objectif principal du Comité inter-Etats des pesticides de l’Afrique centrale (Cpac), celui de mettre sur le marché des pays membres de la sous-région des produits de bonne qualité et non toxiques.Au cours des travaux tenus en commission et en plénière, il a été relevé que de nombreux produits commercialisés sur le marché posent d’énormes difficultés tant pour les agriculteurs que pour les populations. « Nous avons recensés plus de 1325 spécialités de produits qui sont en circulation en Afrique centrale et parmi eux il y’a près de 80 qui sont interdits partout et ailleurs mais qui sont toujours en circulation. Ils sont donc toxiques pour les populations et ils peuvent dégrader l’environnement de manière véritable et permanente », déclare Marcel Prosper Bakak, directeur scientifique du Cpac.
Importance
Les sessions d’homologation trouventtout leur sens quand on sait qu’ellesveillent au respect des règles pouvant protéger l’homme, l’environnement, l’animal. Toutefois, seule une homologation efficiente a cette compétence car elle est le mécanisme le plus important qui permettra aux autorités de décider de l’importation, de l’interdiction d’importation et d’utilisation des pesticides, ainsi que d’édicter où, quand et comment les pesticides pourront être employés.Pour, Jean Eudes Teya, commissaire en charge du département de l’éducation, de la recherche et du développement social et représentant de la commission Cemac, « Une bonne gestion du cycle de pesticides dans notre sous-région devrait être fondée, par conséquent, sur une homologation efficace des pesticides ainsi que sur la législation applicable dans les Etats membres. »
Toutefois jusqu’ici le travail d’homologation n’a pas été fait dans les normes selon certains experts présents à cette deuxième session. Marcel Prosper Bakak. « Je pense que si nous avons pu sur les douze dossiers en rejeter trois, ca veut dire que ces trois de dossiers rejetés aujourd’hui ont déjà été reconnus comme de bonnes qualités par les précédentes commissions d’homologation nationales notamment celles du Cameroun, du Tchad. Il ne s’agit pas de dire que les produits qui sont déjà homologués ne doivent pas être utilisés en zone Cemac mais il s’agit de dire que les produits qui sont homologués ne sont pas toujours de bonne qualité. Notre travail consiste à déterminer ceux qui méritent vraiment d’être utilisés. Nous commençons donc le processus de réévaluation des techniques des produits qui ont déjà été homologués pour ne retenir à la fin du processus que ceux qui méritent vraiment de l’être c’est-à-dire ceux qui ont la qualité nécessaire en terme de protection de l’environnement, de la santé, de réduction des risques moindres pour les populations ».
Pour parvenir à la réalisation de leurs projets, les experts pensent déjà à la tenue prochaine d’une session, « ce processus de réévaluation que nous avons commencé va prendre quelques temps et chaque que nous aurons une gamme prête on verra une session. Cela veut dire qu’avant la fin de l’année courante nous aurons certainement une autre session », a déclaré le directeur scientifique du Cpac
Serge Liale
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